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4 thèses se terminent en 2025.

Arnaud Herbreteau

« Etat et réactivité des matériaux de scellement des sols : quelle contribution au stockage de carbone ? »

La date de soutenance est fixée au 12 novembre 2025, à 14h, dans l'amphithéatre VG 7 de la FST.

Présentation de la thèse : 

A l’échelle internationale, les menaces pesant sur les sols sont reconnues par les États et la communauté scientifique. Parmi elles, le scellement (ou imperméabilisation) des sols désigne l’action de retirer tout ou partie des horizons supérieurs du sol, et de les remplacer par un matériau imperméable lors de constructions d’infrastructures. Cette pratique réduit en particulier les échanges d’énergie et de matière au sein de la pédosphère et a des effets marqués sur leur capacités à rendre des services écosystémiques. La désimperméabilisation des sols scellés doit alors amener à leur renaturation, restaurant ainsi des fonctions écologiques qu’ils assurent. Les sols font en outre l’objet d’un intérêt grandissant pour leur capacité à être des puits de carbone atmosphérique. Ils jouent ainsi un rôle potentiel dans l’atténuation du changement climatique. Cette thèse se situe à l’intersection entre ces enjeux. Elle propose d’étudier le devenir du carbone dans les sols scellés et descellés en répondant aux questions suivantes :

Quelle surface couvrent les sols scellés, et quel stock de carbone organique possèdent-ils, en incluant l’horizon de scellement de leur profil ?

Ce carbone organique, essentiellement d’origine bitumineuse, peut-il émettre du CO2 sous l’action du rayonnement UV solaire ?

Si les matériaux bitumineux constitutifs de l’horizon de scellement sont conservés sur place après descellement des sols, le carbone organique qu’ils contiennent est-il susceptible d’être (bio)dégradé ?

Le compartiment biologique (plantes et eaux) peut-il être affecté par la présence de tels matériaux dans les sols ?

Enfin, quels modes de gestion des sols scellés (incluant leur descellement) permettent de maximiser leur rôle dans le service écosystémique de régulation du climat global ?

 

Rabiath Adigoun

“Diversity and performance of endophytic and rhizosphere bacteria for the growth stimulation of Synsepalum dulcificum (Schumach. & Thonn.) Daniell in Benin. »

Soutiendra le 9 décembre matin à la Faculté des sciences agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi au Bénin. 

Présentation de la thèse : Synsepalum dulcificum (Schumach. & Thonn.) Daniell est un arbuste originaire de l’Afrique de l’Ouest qui est célèbre pour ses baies rouges connues pour être, à ce jour, la seule source naturelle de « miraculine », une glycoprotéine à propriété édulcorante contenue dans la pulpe du fruit. En Afrique de l’Ouest, cette espèce végétale a plus de 70 applications locales documentées sur le plan alimentaire, nutritionnel, médicinal, pharmaceutique et économique qui font d’elle une ressource bioéconomique stratégique dont la production importante permettrait d’accélérer le développement socio-économique des pays producteurs et exportateurs. Cependant, sa culture est encore très peu développée et est soumise à plusieurs contraintes de production incluant le cycle de production long, les attaques des bioagresseurs, la courte durée de conservation des fruits. Pour faire face à ces contraintes, des solutions telles que les biostimulants et les stimulateurs des défenses des plantes pourraient constituer un nouveau levier pour l’amélioration de la croissance et de la production de S. dulcificum. Ainsi, dans un contexte de protection agro-écologique des productions végétales, l’utilisation de bactéries d’intérêt dites PGPR (Plant Growth Promoting Rhizobacteria) et/ou PGPE (Plant Growth Promoting Endophyte), favorisant d’une part, l'absorption des éléments nutritifs par les plantes et d’autre part, la croissance des plantes inoculées, apparaît comme un levier novateur et durable. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette étude qui vise à (i) faire un état des connaissances concernant l’utilisation de bactéries bénéfiques pour améliorer la croissance d’espèces fruitières pérennes ; (ii) caractériser la diversité des communautés bactériennes rhizosphériques et endophytes associées à des accessions de S. dulcificum par séquençage haut débit (Illumina) ; (iii) construire une collection de souches rhizosphériques et endophytes issues d’accessions de S. dulcificum ; (iv) créer un consortium bactérien (ou inoculum mixte) promoteur de croissance par une approche (originale) basée sur la construction de réseau de corrélation sur des communautés bactériennes artificielles ; et (v) évaluer l’effet de l’inoculation du consortium bactérien sur la croissance, la nutrition minérale et les communautés bactériennes natives de S. dulcificum en pépinière. Cette étude fournira aux producteurs de S. dulcificum des stratégies durables pour intensifier la production de cette culture afin de répondre aux besoins des marchés nationaux et internationaux pour la promotion de cette filière au Bénin.

 

Caroline Dalquier

« Développement d’une approche intégrée pour la gestion de sols dégradés, depuis le diagnostic fonctionnel jusqu’à la mise en œuvre de solutions »

Soutiendrait (sous réserve de modification de date) le 3 février 2026 am.

 

Julien Ancousture :

« Couplage entre la production d’énergie photovoltaïque et la culture de Noccaea caerulescens en association avec des légumineuses comme levier potentiel pour la remobilisation des friches industrielles. »

Soutenance prévue (sous réserve de modification de date) le 17 décembre 2025 matin,  amphithéâtre Gallé - Présidence de l'Université de Lorraine, Brabois.

Présentation de la thèse : 

Les friches industrielles représentent de vastes surfaces de sols délaissées et souvent polluées par des éléments traces métalliques (ETMs). L’agromine, basée sur la culture de plantes hyperaccumulatrices d’ETMs, offre une voie de phytoremédiation de ces surfaces, mais est un processus long. Le couplage de cette filière avec la production d’énergie photovoltaïque (PV) permettrait de fournir simultanément plusieurs services écosystémiques sur une même surface. Cependant, les interactions entre modules PV, plantes et sols ont peu été étudiées. L’objectif principal de cette thèse était d’évaluer la faisabilité d’un couplage entre la production d’énergie PV et l’agromine sur friches industrielles, formant ainsi un système écovoltaïque (EPV), et d’identifier les paramètres permettant d’optimiser la production électrique, le développement de couverts végétaux et la phytoremédiation de sols contaminés. Dans cette optique, cette thèse s’est intéressée à (i) l’étude des interactions entre Noccaea caerulescens (Nc) et des systèmes PV au sol sur un site pilote, (ii) la modélisation thermique et électrique de modules PV intégrant l’influence du couvert végétal, (iii) la définition de l’association optimale entre Nc et une légumineuse sur la base de l’analyse des traits fonctionnels de Nc, afin de maximiser sa capacité de phytoextraction, (iv) la réalisation d’un inventaire écologique initial d’une friche industrielle en amont de l’installation du système EPV avec Nc en co-culture avec une légumineuse. Les résultats principaux montrent que l’ombrage généré par les modules PV a augmenté la biomasse aérienne de Nc sans altération de sa capacité d’hyperaccumulation d’ETMs. De plus, la présence de couverts végétaux sous-jacents aux modules PV a permis une diminution de la température des modules PV et d’améliorer leur ratio de performance. Le modèle développé, validé par des mesures in situ de température et de puissance électrique des modules PV sous différentes conditions météorologiques, a été utilisé pour identifier les sites en France les plus adaptés au couple du photovoltaïque et de l’agromine. Par ailleurs, l’ombrage généré par les modules PV a peu modifié les paramètres physico-chimiques du sol à court terme, mais a impliqué une augmentation de la diversité bactérienne tellurique. En outre, en co-culture avec Trifolium repens, la biomasse de Nc, ainsi que sa capacité d’hyperaccumulation d’ETMs ont été augmentées, de même que la stabilité des agrégats du sol. Enfin, l’inventaire écologique initial d’une friche industrielle a mis en évidence une hétérogénéité spatiale basée sur les paramètres physico-chimiques du sol, soulignant la nécessité d’adapter la mise en oeuvre de systèmes EPV aux spécificités locales.

 

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